Découvrez le premier numéro de la revue ÉTONNANTES, ici : Étonnantes N°1
Photographies : Rémy Lidereau pour Etonnantes
Carole Guillemin ou la réinvention de soi. Hier designer produit, créatrice de bijoux et de petite maroquinerie, de linge de maison et de vaisselle. Aujourd’hui fondatrice de Maison Germain, une marque à l’univers inclassable qu’elle fit connaître en proposant des sablés décorés à des particuliers et des professionnels – parmi lesquels Netflix et Des Petits Hauts, Estée Lauder ou Sonia Rykiel – et qu’elle renouvelle aujourd’hui en imaginant des scénographies uniques mixant le sucre et le végétal, le vintage et l’innovation.
Carole a déjà eu mille vies et imaginé autant de créations, mais toutes sont reliées par un fil rouge, un fil couleur passion : l’amour du beau. En hommage à son grand-père Germain qui lui transmis son goût de l’art et du design, Carole se plaît à (ré)inventer son métier et son quotidien, à penser au futur en convoquant son passé, à s’amuser sérieusement. Interview.


Tes premières créations pour Maison Germain étaient des sablés personnalisés, c’est bien ça ?
Oui, j’ai créé Maison Germain en 2013. Je suis designer de formation, formée au design global donc je fais un petit peu de tout ! Avant Maison Germain, j’ai habité pendant quinze ans à Paris où j’avais notamment ma ligne de bijoux exposée à l’espace Créateurs du Bon Marché et aux Galeries Lafayette. J’ai fait aussi beaucoup de choses pour la maison, du linge de maison en lin, de la vaisselle…
Tout ça en étant à ton compte ?
Pour les bijoux j’étais à mon compte mais pour le linge de maison, j’étais en contrat avec un tisseur de lin à Cholet. J’ai aussi travaillé pour une entreprise qui faisait les bijoux promotionnels de Lancôme ou Paloma Picasso qui offraient des petites broches avec leurs parfums. Je dessinais ces objets-là et c’est comme ça que j’ai ensuite créé mes propres bijoux car j’avais déjà toute la chaîne de fabrication : les fondeurs, les doreurs… J’ai adoré faire ça pendant environ trois ans jusqu’à ce que j’ai mon premier enfant. C’était à la fin des années 1990, il n’y avait pas encore Internet et du coup il fallait faire du porte-à-porte avec la mallette et les bijoux, boutique après boutique ! Ou bien il fallait avoir un agent… Sauf que l’agent que j’avais travaillait également pour de grosses marques qui ne voulaient pas qu’elle s’occupe aussi de petits créateurs. Mais c’est comme ça, c’est le jeu.
Puis j’ai arrêté ma marque de bijoux sans regret, car en fait je m’ennuie très vite ! Dès que cela devient redondant et que c’est du travail à la chaîne parce qu’il faut faire et refaire des pièces, ça ne m’intéresse pas. Après mes quinze années passées à Paris, je suis revenue à Nantes d’où je suis originaire. J’ai eu mes deux enfants mais je ne savais pas trop quoi faire comme travail. Alors j’ai travaillé dans la vente pour m’occuper un petit peu, ce qui m’a permis de connaître les tenants et aboutissants du commerce.
Quelle est ta formation ?
J’ai fait l’Ecole Supérieure du Design à Paris. En dernière année, chacun devait choisir sa spécialisation et j’ai pris « design global », c’est-à-dire : faire à la fois un produit, son identité, l’identité du magasin qui va vendre, toute la papeterie, tout ce qui est brand content, tous les produits dérivés autour du produit.
As-tu par la suite appliqué cette formation de design global pour tes différents clients?
Non parce que je faisais de la petite maroquinerie pour l’un, les produits promotionnels pour la parfumerie pour l’autre… Je ne voulais pas aller en agence car il y a surtout des graphistes qui font les packagings des produits ou l’identité visuelle et je voulais surtout rester dans l’univers de la maison.
J’ai été influencée par mes grands-parents de Limoges qui ont été précurseurs de tout ce qui est design : dans les années 1950 ils avaient une quincaillerie qu’ils ont changé en une boutique d’arts de la table, une boutique de 700 mètres carrés. Ils sont allés au premier salon des arts ménagers à cette époque, qui s’appelle maintenant le salon Maison & Objet ! Ils ont été les premiers à importer le design suédois, toutes les marques qui n’étaient pas encore connues comme les premiers services Rosenthal qui passaient au lave-vaisselle. D’ailleurs cela leur a fait du tort parce que la maison Bernardaud qui fabrique à Limoges de la porcelaine peinte à la main, leur a dit qu’ils allaient tuer le métier en proposant des créations pareilles. Ils ont aussi importé du Eames, du Kosta Boda…


Comment leur est venue cette sensibilité pour le design ?
Ils étaient fous d’art et de design. Ils étaient très précurseurs et adoraient ça et c’est pour ça qu’ils m’ont poussée à faire une école de design ! Parce que je dessinais mais je ne savais pas où ça pouvait me mener. Du côté de mon père tout le monde fait du droit, il était magistrat, mais moi j’ai dit non !
Qu’est devenue la quincaillerie de tes grands-parents ?
Mon oncle et ma tante l’ont reprise après mes grands-parents, et quand mon oncle a pris sa retraite, il l’a vendue.
Ils avaient de la clientèle malgré le fait qu’ils soient installés à Limoges ?
Oui car ils étaient les seuls à faire ça ! Limoges a été une ville communiste pendant soixante-dix ans et c’était complètement surréaliste d’avoir une boutique pareille mais les clients étaient bien conseillés car mes grands-parents savaient d’où provenaient les pièces puisqu’ils allaient eux-mêmes en Suède. Ce que faisait mes grands-parents m’a toujours marquée et me marque toujours d’ailleurs.
D’où le nom de ta marque…
Oui car mon grand-père s’appelait Germain.
Comment t’es venue l’idée de créer Maison Germain ?
J’ai travaillé pendant sept ans dans la vente mais ce n’était pas du tout mon truc, je l’ai fait par nécessité et je me suis dit que je ne voulais plus jamais faire ça. J’ai fait un bilan de compétences et la conseillère m’a dit de chercher une idée inédite à Nantes qui allie mon goût pour cuisiner et ma créativité. J’ai réfléchi et j’ai conclu que les petits beurres qui étaient vendus n’étaient que de l’industriel et qu’il n’y avait pas de sablés faits maison dans les boulangeries ou les pâtisseries. Avec mon passé de communication et de création et en feuilletant des livres de cuisine j’ai découvert que les anglais réalisaient des sablés décorés. Mettre des logos d’entreprises sur les sablés, en faire des cadeaux pour les clients… personne ne faisait ça à Nantes ! Ca ne se faisait tellement pas que pendant deux ans, personne n’en n’a voulu ici ! Parce qu’on offre des chocolats, des bouteilles de vin, des fleurs aux clients mais pas des sablés. Donc ça a été assez galère…



Comment as-tu fait alors ?
Mes clients étaient à Paris. Et comme les gâteaux se postent très bien et se gardent pendant un mois, je les envoyais à Paris.
Qui a été ton premier client ? Est-ce que tu as pioché dans les contacts de tes précédentes expériences professionnelles ?
Oui j’ai fait un petit peu comme ça. Et les mamans de l’école m’ont aussi commandé quelques gâteaux… Mais mon premier client a été une association qui aide les personnes victimes d’accidents à retrouver du travail. L’association fêtait l’anniversaire de sa création et m’a commandé des gâteaux. Et ensuite le bouche-à-oreille ! Mais les nantais ne voulaient pas être les premiers à tester alors ça a pris deux ans ! J’ai continué quelques années à faire les sablés mais aujourd’hui je n’en fait presque plus car j’en ai marre et je suis fatiguée physiquement d’être debout pendant des heures, de porter des sacs de farine de 20 kilos, des pétrins gros comme la table. C’est un travail de force et je n’y avais pas pensé. Je fais de grosses quantités car je n’allume pas le four pour dix gâteaux. C’est très très physique et fatiguant et on n’en n’a pas l’impression. Donc au bout de cinq ans, je paye un peu tout ça.
D’autant plus que tu es toute seule à tout faire.
Oui. J’ai pris deux personnes pendant un mois les grosses années ou à Noël mais en fait ça me coûtait ce que j’avais gagné. Alors effectivement ça me soulageait un peu physiquement mais ce n’était pas intéressant financièrement.
Passées ces deux années difficiles à Nantes, tu as commencé à avoir des clients ici ?
Oui les clients nantais sont venus parce que j’avais déjà des clients parisiens ! Et j’ai pu alimenter mon site avec tout ce que j’avais fait, comme des gâteaux connectés que j’avais faits, que l’on pouvait scanner. Ce qui m’intéresse à chaque fois c’est de faire des choses différentes et nouvelles. Ce qui m’intéresse dans l’idéal c’est de créer des choses et ensuite de passer la production à quelqu’un.



“Ce qui m’intéresse c’est de faire des choses différentes et nouvelles.”
Tu aimes avoir les idées en fait ?
Oui j’ai conçu des produits comme « l’apéro marteau » : un grand sablé vendu dans une boite à pizza avec un petit marteau en bois fait par mon amoureux. Le sablé a un fond sarrasin sur lequel je mets des graines de lin, de sésame, de courge, de millet, et l’on casse le sablé au marteau pour l’apéritif. Pour un cabinet d’avocats j’ai aussi inventé la « sablette » : un sablé qui a la forme d’une tablette de chocolat type KitKat, que tu peux détacher et tremper dans le café ou le champagne pour remplacer les boudoirs.
Tu as pris des cours de cuisine pour mettre au point ces recettes ?
Non j’ai beaucoup regardé les livres, les émissions culinaires. Quand j’avais mes deux petits à Paris, je faisais de la cuisine. Quand j’étais petite j’avais dit que je voulais être cuisinière ou pâtissière !
Pourquoi aimes-tu tant mettre au point de nouvelles créations ?
Quand c’est vu et revu, ça ne m’intéresse plus. Même chez les autres ! Par exemple, la mode de l’eucalyptus qu’on a vu pendant trois ans sur la moindre photo, je n’en pouvais plus. Maintenant c’est la même chose avec la branche de pampa…
Tu restes alors hermétique aux tendances ?
Pas complètement parce que je suis bien obligée de regarder. Là par exemple c’est la grosse mode des cristaux mais heureusement j’aime ça.
Comme les cristaux de sucre que l’on retrouve sur tes nouvelles créations. Car tu as donc abandonné les sablés, changé l’identité visuelle de ton site et ton logo, pour réaliser de nouvelles créations en sucre…
Oui je continue à faire un petit peu de sablés pour faire plaisir mais je ne communique plus dessus. Sur mon nouveau logo il y a trois pictogrammes : un cristal, un coquillage et une petite pointe de meringue qui racontent un peu l’histoire entre food design et expérimentations avec des choses naturelles.


Car tu ne travailles pas uniquement le sucre sur tes nouvelles créations ?
Non car l’idée est de faire un objet décoratif avec différents supports. J’aime le vintage, comme les coquilles en porcelaine que j’ai récupérées. Mais c’est important pour moi de garder ce côté gourmand faisant travailler les sens, même si c’est pour faire quelque chose de décoratif.
Pourquoi ?
Parce que je trouve ça drôle de s’approprier un objet déco en se disant « si j’en ai marre je peux le manger ! ». Et que l’on se demande aussi en quoi c’est fait : est-ce que c’est de la résine ? Du verre ?
Comment réalises-tu tes créations ?
J’utilise de l’isomalt : un dérivé du sucre sous forme de granules, qui craint moins l’humidité. Je le fais fondre dans une casserole et je le travaille au thermomètre car je passe par des phases de chauffe et de refroidissement. Par exemple à 80 degrés, je mets mon colorant parce qu’il va être bien assimilé. Ensuite je fais monter à 167 degrés, j’enlève ma casserole, ça monte jusqu’à 170 degrés et là je plonge ma casserole dans la glace pour que ça stoppe la cuisson. Il faut monter la température sinon le sucre ne sera pas assez « dégradé » et je n’aurai pas la transparence, ni le fait que ça va durcir. Il y a des propriétés scientifiques, j’ai fait des recherches pour savoir comment on fait.
J’ai aussi imaginé un petit bracelet pour la Fête des Mères : une agate que j’ai cristallisée dans du sucre semoule aromatisé à la framboise. Du coup on peut manger ça comme un petit bonbon et ensuite il reste une pierre à porter en bijou. En fait les cristaux de sucre vont naturellement se coller les uns aux autres et adhérer à la surface que j’aurai immergée. J’utilise aussi des moules en silicone alimentaire. J’ai créé de petites formes qui ressemblent à des formes marines en argile, j’applique dessus du silicone liquide pour faire un moule dans lequel je coule l’isomalt une fois qu’il est bien liquide.


Comment penses-tu tes compositions ? Tu sais précisément à l’avance ce que tu veux y mettre ?
Je me suis inspirée des cabinets de curiosités que l’on voyait au XIXème siècle. J’ai aussi incrusté des pétales de fleurs dans le sucre : je coule le sucre, je rajoute les pétales, je recoule au fur et à mesure que je mets ces fleurs qui sont comestibles.
C’est intéressant aussi que tu utilises des fleurs séchées.
Oui mais ce n’est pas du tout pour faire de l’ombre à celles qui travaillent les fleurs ! Je pars d’éléments naturels, comme les coquillages car à chaque composition je veux qu’il y ait un élément en sucre, des éléments en vraie pierre naturelle et des éléments de la nature. Puis je réfléchis à l’ambiance colorée que je veux donner, aux lignes graphiques…
Je veux aussi utiliser les coquillages et la nacre d’une autre façon, à la manière d’Arcimboldo. Pourquoi quand on utilise des coquillages sur des créations, cela devient moche, de mauvais goût alors que lorsqu’on regarde un coquillage on le trouve super joli ? Je voulais rendre les coquillages beaux. Mais je n’ai pas non plus envie que ça devienne un amas de choses…



Tes créations ont vocation à être mangées ?
Non parce que les cloches sont scellées. Par contre j’aimerais faire des petits bracelets qui pourraient être mangés, ou imaginer une boite avec des petits sucres que l’on trempe dans le thé ou le café, puis que l’on laisse sécher pour les réutiliser la fois d’après.
Qui sont les clients de tes créations ?
Actuellement, des particuliers par les réseaux sociaux.
Tu disais que tu faisais encore quelques sablés décorés pour faire plaisir. Quelles sont les commandes que tu refuses ?
Les trucs avec la Reine des neiges !
Quelle est la demande la plus loufoque que tu aies reçue pour les sablés ?
Une cliente qui voulait que je lui fasse le Kâma-Sûtra sur des gâteaux !!
Aujourd’hui, quelles ambitions as-tu pour tes créations ?
J’aimerais en faire de petites expos. Je voudrais aussi continuer dans ma démarche culinaire en travaillant pour des agences de food design et j’ai remarqué qu’il n’y en n’a pas à Nantes, ils n’ont pas encore identifié le besoin je crois. Il y en a à Paris, à Lyon. Je suis très créative mais être apporteuse d’affaires ce n’est pas ce qui m’intéresse le plus. J’aimerais pouvoir exploiter cette réflexion sur les produits, continuer à faire des choses dans le culinaire dans le sucré et le salé et voir ce que je peux apporter dans le bassin nantais à ce niveau-là. J’aime bien chercher, être à l’affut des choses, faire des voyages, des food tours… Je me sens un peu enfermée dans le tissu nantais et j’ai envie d’apporter à l’univers culinaire nantais qui commence à bouger, des choses qui soient intéressantes et en synergie avec d’autres régions.

Comment ressens-tu que ça commence à bouger comme tu dis ?
Par exemple il y a de très bonnes choses actuellement dans le snacking. Je pense à Paws qui fait de très bons hot-dogs. Il y a tout un petit microcosme qui fait de la cuisine sur des food trucks ou de la petite restauration du midi, du goûter ou de l’événementiel.
Aujourd’hui je trouve qu’il y a deux paradoxes : il y a le « tout technologique » et le « tout à l’ancienne » qui cohabitent. Il y a ceux qui sont dans la décroissance et disent « attention demain on n’a plus de planète ! » et ceux qui sont dans le tout-numérique comme à Nantes où il y a énormément de startups dans le numérique et où il y a la musique électronique. Mais je trouve que sur le “food”, la ville n’a pas encore fait d’efforts. La réflexion sur la food design c’est aussi la recherche du produit de demain, travailler l’agronomie, la qualité de vie, c’est aussi piocher dans tout ce qu’il y a de nouveau pour aider à avoir des choses moins dégueulasses dans l’agroalimentaire. Parce qu’on est obligés de travailler avec eux, même si je les déteste ! Mais ils commencent à être de plus en plus à l’écoute parce qu’ils se rendent compte qu’ils se font grignoter des parts de marché par ceux qui font pousser des choses eux-mêmes, qui vont au marché en bas de chez eux, à l’Amap. C’est pour ça qu’il commence à y avoir du Bio partout…
Et à ton échelle, qu’aimerais-tu apporter à l’univers culinaire de demain ?
En partant justement de choses qui, comme mes créations, n’ont pas forcément de rapport avec le culinaire, pour arriver à faire des choses intéressantes. Voyager pour voir ce qui se fait ailleurs, ce qui se mange ailleurs et qui pourrait être rapporté chez nous, comme la cuisine de rue en Asie ou en Inde qui est extrêmement développée. Donc si je pouvais faire un petit quelque chose pour aller dans ce sens-là, ça m’intéresse. Aller piocher dans notre culture, notre passé, notre histoire, ce qui se mangeait avant, ce qui se mange maintenant…
Il y a des choses à faire entre les éleveurs, les personnes qui transforment les aliments, et nous les designers. Pour arriver à des aliments intéressants et qui soient produits plus facilement, moins transformés, avec moins de packaging. Il y a des choses qui m’ont fait peur sur un salon de l’innovation culinaire à Rennes récemment : des poudres à mélanger pour faire des choses qui remplaçaient le beurre, la crème fraiche ! Le problème c’est que les gens qui nous nourrissent utilisent ça car c’est moins cher ! Et ça continue à être récompensé, on décerne des trophées à ceux qui inventent ça !


N’y a-t-il pas actuellement une prise de conscience des consommateurs sur ces sujets-là ?
Si mais justement pourquoi ces gens-là sont encore aujourd’hui récompensés ?! Tant que ça se vend, ils continuent ! Ou par exemple en boulangerie: il y a de super boulangers qui font eux-mêmes leur blé, cuisent leur pain dans un four à bois et à côté de ça, une grande majorité des boulangers travaille avec des sacs pré-remplis de mélanges dans lesquels il n’y a que de l’eau à rajouter ! Et maintenant les industriels ont réussi à inventer des croissants qui ont l’apparence du fait-maison. Un artisan fait tout de A à Z et c’est marqué « maitre artisan » sur sa porte !


Retrouvez les créations de Carole Guillemin pour Maison Germain,
Sur son site internet : maisongermain.com
Et son compte Instagram : @caroleguilleminmaison_germain
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