Découvrez le premier numéro de la revue ÉTONNANTES, ici : Étonnantes N°1
Photographies : Rémy Lidereau pour Étonnantes
Tu te définis comme « artiste designer », qu’est-ce que cela signifie ?
J’ai suivi des études d’arts appliqués avec une spécialisation en textile où j’ai appris à travailler surtout les motifs. Ensuite j’ai un peu travaillé pour une marque de mode à Cholet où je faisais les motifs des vêtements pour femmes. J’y suis restée six-huit mois avec une expérience un peu particulière. Après j’ai continué un peu le motif en indépendante pour des marques pour enfants et un peu de décoration mais parallèlement je faisais toujours mes créations. J’ai toujours eu l’envie de réaliser mes propres créations. A la sortie de l’école, je continuais à faire beaucoup de choses de mes mains, de la couture, des sacs…
Te souviens-tu de ta première création ?
Non parce que j’ai toujours créé et dessiné ! J’ai été très bien orientée très tôt et de fait, j’ai toujours été dans le domaine artistique. Je sentais qu’une orientation générale ne m’allait pas et ma mère a eu la bonne idée de m’amener au CIO (Centre d’Information et d’Orientation) où l’on m’a parlé d’une formation en arts appliqués. J’ai fait un bac arts appliqués pour lequel je suis entrée en internat à Montaigu dès la Seconde et j’ai tout de suite su que je voulais entrer à l’école Duperré, que j’ai intégrée directement après le bac. Le textile a été assez vite évident aussi, dès la Terminale. J’ai d’abord fait un Diplôme des Métiers d’Arts (DMA) option tapisserie pour lequel on travaillait toutes les techniques de tissage et de tapisserie. Depuis le DMA je n’en n’avais pas trop refait et récemment j’ai repris ces techniques que j’avais apprises à l’école.
Puis après le DMA, toujours à Duperré j’ai fait un BTS Art Textile et Impression où j’ai beaucoup plus travaillé le dessin, le motif. Aujourd’hui je fais notamment de la sérigraphie et de la gravure et le point commun entre ces activités pour moi, c’est vraiment le motif et les techniques d’impression. Par exemple, je me sers de mes cadres de sérigraphie en teinture végétale. Je n’ai pas connu la teinture végétale à l’époque de mes études, on n’apprenait pas ça à l’école, on en parlait un peu en histoire de l’art mais c’est tout. J’ai vraiment rencontré la teinture végétale quand je suis revenue dans le Choletais où j’ai assisté à une démonstration de teinture végétale au Musée du Textile de Cholet. J’ai eu un gros coup de cœur pour cette technique : faire des couleurs avec des motifs, avec la nature, j’ai trouvé ça fantastique !





Comment travaille-t-on la teinture végétale ?
J’ai toutes mes plantes ici : certaines que j’ai récoltées comme des feuilles de noyer, du sumac ou du néflier que je ramasse juste à côté de l’atelier. Je récupère les feuilles, je les fais sécher et je les broie jusqu’à ce qu’elles deviennent de la poudre. Le fait de broyer la feuille permet d’obtenir plus de substances pour teindre. On peut utiliser les feuilles fraiches ou sèches, il n’y aura pas de grande différence de couleur. Mes parents m’en donnent, j’en ramasse mais il y en a aussi beaucoup que j’achète comme la garance, car c’est la racine de la garance que j’utilise, ou le quinquina qui est une écorce exotique ou la cochenille qui sont des petits insectes qui viennent d’Espagne notamment.
Une fois que les feuilles sont mises en poudre, je mets une certaine quantité de plantes dans l’eau pour faire comme une décoction et ensuite j’y trempe mon tissu. Avant cela, j’ai préparé le tissu : il a été mordancé car il n’a pas d’affinités pour recevoir directement la couleur de la plante. J’utilise beaucoup de vieux draps en coton, en lin et aussi de la laine, de la soie. Il faut créer un pont entre le tissu et la plante et pour cela on utilise des sels métalliques à base d’alun ou de fer. Il s’agit de l’étape du mordançage, le tissu est alors immergé dans un mélange à base de sel métallique. Une fois séché, il s’agit de fixer le tissu avant la dernière étape du bain de plantes.






Tu as donc découvert la teinture végétale par hasard.
Oui pendant cette démonstration au Musée du Textile et la personne qui faisait la démonstration a laissé son numéro de téléphone pour répondre à nos éventuelles questions et évidemment j’en avais beaucoup ! Je l’ai recontactée et elle m’a initiée à cette teinture, bien que ce ne soit pas son métier. Puis j’ai testé des choses par moi-même. En fait j’ai commencé à travailler la teinture végétale il y a quinze ans et à l’époque il n’y avait rien sur ce sujet. Pour se fournir, il y avait quand même Couleur Garance créée par Michel Garcia dans le Sud mais dans la région il y avait très peu d’informations, très peu de livres.
Pourquoi ?
Parce qu’il y a quinze ans, ce n’était pas d’actualité. Je pense que tout est relié en fait, aujourd’hui on a vraiment une conscience écologique, on a besoin d’un retour à la nature, aux sources, on le voit bien. Je propose des stages régulièrement à l’atelier et je les remplis très facilement !
Avec des personnes sensibles à ta démarche ?
Des gens qui suivent mon travail depuis longtemps ou d’autres qui ont vraiment envie de se former et de découvrir la teinture végétale, ou même des personnes qui viennent par curiosité, ça dépend, il y a un peu de tout. Mais je vois l’évolution depuis quinze ans, même sur Instagram, je vois qu’il y a de plus en plus de personnes qui font de la teinture végétale.
Cela ne t’inquiètes pas justement que de plus en plus de personnes travaillent la teinture végétale alors que tu l’utilises depuis quinze ans ?
C’est vrai qu’au début je me suis dit que cela enlevait un peu le côté unique car à la base nous sommes très peu nombreux à faire de la teinture végétale, mais je me dis aujourd’hui que c’est bien, qu’il ne faut pas avoir peur de ça car je travaille cette teinture d’une certaine façon qui reflète ma patte.





Quelle est ta patte alors ? Qu’est-ce qui rend tes créations uniques selon toi ?
Sur la teinture végétale, je pense que c’est le fait de penser avant tout aux motifs. Car beaucoup de personnes font de la teinture végétale en teignant tout le tissu, ce qui est très bien aussi, mais moi je travaille vraiment le motif en amont. Cela me vient de ma formation, je pense que c’est ma particularité. Je dessine d’abord les motifs sur du papier, ce qui fait aussi écho à mon travail de gravure. Je pense que ma particularité est là : dans le travail du motif et dans la transversalité de mon activité car j’ai du mal à n’avoir qu’un seul médium, j’ai besoin de m’enrichir de plusieurs choses.
J’ai toujours eu besoin de mixer les choses. Je ressens un plus fort besoin d’explorer un univers que de travailler un médium en particulier.
Sophie Morille, artiste designer





Tu as toujours travaillé plusieurs médiums en même temps ?
Oui j’ai toujours eu besoin de mixer les choses. J’ai un plus fort besoin d’explorer un univers que de travailler un médium en particulier. Alors évidemment en ce moment, la teinture végétale prend beaucoup de place, c’est vraiment une technique qui me parle beaucoup. Je pense que j’ai quelque chose de très fort avec la teinture végétale, car cela tisse un lien avec mon histoire familiale, moi qui ai grandi dans une famille d’agriculteurs.
Y avait-il une sensibilité à l’art dans ta famille ?
Non c’est vraiment moi qui aimais ça mais j’ai eu la chance que mes parents soient ouverts à ça. Mon frère est ingénieur, ma sœur est institutrice… Mais c’est vrai que j’ai toujours dessiné, je parle souvent de mon vécu à la campagne parce qu’on était vraiment en pleine campagne, à sept kilomètres du village, avec les vaches, les poules et je jouais avec ce que j’avais sous la main, avec les fleurs, des vieux objets sous la grange de mon père. J’ai ce truc depuis toute petite de construire des choses avec ce que j’ai sous la main, et je trouve que la teinture végétale exprime ça. Par exemple pour créer un mordant d’acétate de fer, on peut le faire avec des clous rouillés trempés dans du vinaigre blanc. Du coup j’ai récupéré des clous rouillés dans la ferme de mes parents !
Tu fais donc vivre l’héritage familial à ta façon !
Oui il y a quelque chose de ça ! Comme le sumac que je récupère à l’endroit où travaillaient mes parents. Il y a encore un fil avec mon histoire familiale finalement.




Les différentes techniques que tu utilises aujourd’hui sont des techniques apprises lors de tes études ?
La teinture végétale, je l’ai apprise après mes études. La sérigraphie je l’ai apprise à l’école. La gravure, j’avais appris un peu à l’école mais j’ai surtout appris avec une graveuse au Pellerin et après j’ai investi avec ma presse : ce sont des plaques, des « matrices » de métal que je grave. En fait je mets un vernis sur la plaque et j’enlève ce vernis avec une petite pointe sèche. Je trempe une heure dans l’acide et cela creuse la plaque à l’endroit où j’ai enlevé le vernis avec la pointe. Une fois que la plaque est gravée, je peux l’utiliser jusqu’à cinquante fois environ. Parfois je travaille aussi sur des plaques de rhénalon sur laquelle je grave directement mais les plaques s’altèrent plus rapidement, je peux faire environ vingt tirages.
Une fois que ma plaque est gravée, je mets de l’encre spéciale gravure avec de la tarlatane (une étoffe de coton à tissage très lâche), je pose la plaque sur la presse, je mets le papier mouillé au préalable, je passe sous presse en serrant suffisamment pour que le papier absorbe l’encre qui est dans les creux.





Depuis toute petite, je construis des choses avec ce que j’ai sous la main et je trouve que la teinture végétale exprime cela.
Sophie Morille, artiste designer
As-tu la même approche quelque soit la technique que tu travailles ?
Ce qui relie mes différentes techniques c’est quand même l’inspiration de la nature, les motifs. Je travaille de façon assez spontanée donc je me laisse la liberté de faire un motif en gravure que je peux réutiliser ensuite en teinture mais il y a forcément une transversalité. A une époque j’avais peur de partir dans tous les sens mais j’ai été rassurée par mon entourage qui me disait que c’était cohérent. Je pense que c’est surtout ça la base : mon univers avant tout.





Tes journées doivent certainement toutes être différentes mais est-ce que le matin, tu sais déjà si tu vas travailler la gravure, la teinture, le tissage ?
Oui car je travaille surtout par périodes. Là par exemple cela fait très longtemps que je n’ai pas touché à ma presse. Ce sont des envies, je me laisse la liberté de choisir et c’est en ça que mon travail peut rejoindre un milieu plus artistique, car j’écoute vraiment mes envies de faire dans le moment. En ce moment je travaille beaucoup la teinture végétale et le tissage mais j’ai à nouveau envie de faire de la gravure.
Je fais partie d’un petit collectif avec des amies artistes avec qui l’on fait des expositions régulières. En septembre, nous allons faire une exposition de gravures à l’atelier Alain Lebras et l’idée est de créer chacune à partir d’un texte. On a six gravures à faire sur chaque texte. Avec ce collectif, on est plus dans une démarche artistique, c’est assez profond. Les textes sur lesquels on travaille parlent du statut de la femme, de relation à la mère, ce sont des textes assez forts !
Que ressens-tu lorsque tu crées ?
Là c’est vrai qu’en gravure on peut aller dans des émotions fortes par le dessin, le trait.
Tu ressens plus de choses lorsque tu dessines que lorsque tu fais de la teinture ou du tissage ?
C’est une bonne question… Je dirais que la teinture est plus de l’ordre des sens. J’ai du mal à définir ce que je ressens lorsque je teins, on est plus dans le design, les applications ne sont pas tout à fait les mêmes, bien qu’elles peuvent se recouper selon moi. Mais c’est vrai qu’en gravure, avec le dessin on peut vraiment ressentir des émotions fortes. Et en même temps j’ai aussi envie de faire des installations en ce moment, par exemple avec mes teintures végétales. J’avais eu l’idée de faire une installation sur la colère en teinture, donc finalement on peut très bien créer des émotions avec différents médiums et c’est ce qui me plaît aussi : se laisser cette liberté d’exprimer quelque chose sur la colère qui pourrait être plus fort en volume ou en teinture végétale qu’en dessin.
Comment exprimes-tu la colère en teinture ?
Je voulais créer des formes en rembourrage dans l’idée d’avoir des formes agressives, mais c’est en pleine réflexion… J’aime me laisser cette liberté de créer comme j’ai envie, selon les périodes, les moments.




Tu n’as pas à répondre à des commandes ?
De moins en moins.
Tu as donc plus une démarche artistique aujourd’hui ?
Oui, de plus en plus.
Et tu arrives à bien en vivre?
« Bien » est un grand mot mais j’arrive à avoir un petit salaire tous les mois. Mais ce qui m’aide c’est quand même mes ateliers, j’interviens aussi dans des écoles de mode et je vais travailler avec Wecandoo (un site internet organisant des cours payants pour découvrir le savoir-faire d’artisans au sein de leurs ateliers, et à l’issue desquels les participants repartent avec une création qu’ils ont réalisée.)
Mais c’est vrai qu’en fait j’aime plein de choses ! Si on devait me demander de choisir, ce serait très compliqué, il y aurait forcément une technique ou une application qui me manquerait. Je pense que cela vient d’un gros besoin de créer que j’ai depuis toujours.
Comment expliques-tu ce besoin de créer ?
Je ne sais pas d’où me vient ce besoin. Je suis très cérébrale aussi mais j’ai quand même besoin de travailler avec mes mains, cela me permet de me poser et d’équilibrer les choses.
Quand tu tisses par exemple, parviens-tu à ne penser à rien d’autre qu’à ton geste ?
Je me force parfois, je me dis « reste dans ce que tu fais », mais c’est dur !
Qu’est-ce que tes créations racontent de toi ?
Quand on était petits à la campagne on avait très peu de jeux et je pense que j’ai développé une imagination avec ça : peu de choses, dans un environnement de nature… Et je vois que ma fille est pareille, elle a une imagination débordante. On dit souvent que l’ennui est bon pour les enfants et je crois que cela m’a beaucoup apporté. Jouer avec de la boue, de la terre, de la paille, tout ce qu’il y avait à la ferme, j’ai un vrai souvenir de plaisir à patouiller avec ça. Et finalement il y a de ça dans mon travail sur les teintures végétales : je patouille !
Et pour aller plus loin dans ma démarche, j’aimerais mettre des fleurs tinctoriales dans mon jardin, pour les récolter moi-même, les transformer, c’est vraiment quelque chose que j’aimerais développer. Et pourquoi pas un jour créer mes encres de gravure avec des plantes…



Tu arrives à vendre sur tes créations par toi-même ?
Oui mais malheureusement en ce moment je n’ai plus de site marchand. Mais à Noël dernier j’ai fait une vente dans mon atelier qui a très bien marché ! Les gens se sont déplacés, j’étais très contente donc je pense que je vais refaire ça en décembre prochain. Je fais aussi quelques salons. Et cet été je fais une exposition dans les Alpes où je suis payée pour exposer ce qui est hyper rare donc je suis super contente, cela me fait un bon revenu. Je pense que ce qui m’aide est de faire plusieurs choses et de ne pas avoir juste une seule source de revenus.
Les questions financières ne sont pas un obstacle à ta démarche artistique ?
Ça va parce que mon ami, qui est pourtant intermittent, a un salaire régulier depuis un certain nombre d’années en tant que musicien. On n’a pas beaucoup d’argent mais on a réussi à s’acheter une maison il y a six ans, on vit de nos passions et on a réussi à trouver un bon équilibre. On arrive à se faire des restos de temps en temps mais on est peu consommateurs, et c’est pour ça aussi qu’on avait envie d’être un peu à la campagne. Avant j’étais complètement flippée de gagner de l’argent, quand j’ai arrêtée de travailler pour IKKS pour me lancer en freelance j’avais très peur, j’ai dû faire un gros travail sur moi pour être plus détendue avec l’argent et maintenant je suis presque trop détendue là-dessus ! Mais c’est vrai que j’ai de la chance de ne pas être prise à la gorge, je me sens vraiment libre, c’est assez royal. Et curieusement d’année en année, j’ai plus ou moins le même chiffre d’affaires. Les mois ne sont pas réguliers mais j’arrive à retrouver le même chiffre d’affaires sur l’année. J’espère que cela va continuer ainsi !
Quelles sont tes ambitions pour que cela continue ?
Peut-être d’avoir des pièces encore plus artistiques, plus grandes. En teinture végétale, j’aimerais aller vers quelque chose de plus expérimental. Je cherche un lâcher-prise dans mon travail en fait. Lors de ma formation à Duperré, je faisais les choses de façon plus intuitive, sans savoir ce que ça allait donner, cela crée souvent quelque chose de très fort parce qu’on est vraiment dans le présent. Finalement on se fait confiance, les choses se font petit à petit et cela donne quelque chose d’assez chouette. J’ai l’impression d’avoir un peu cassé ce truc en sortant de l’école, d’être aujourd’hui parfois trop cérébrale et j’aimerais être plus dans l’expérimental, dans l’instant présent. Et peut-être faire des pièces plus importantes, plus de l’ordre du plasticien. Je me sens bien mais j’aimerais aussi avoir plus de temps, parce qu’avec des enfants de deux et cinq ans c’est un peu dur pour moi de mettre de côté ma création. Mais c’est une étape. Même si avec mon ami on est tous les deux très passionnés et on aimerait avoir plus de temps pour créer.
Je cherche un lâcher-prise dans mon travail.
Sophie Morille, artiste designer






Comment concilies-tu ta vie de famille avec ta vie d’artiste alors ?
Ma fille est à l’école et mon fils est à la crèche mais on a aussi très envie de nous occuper beaucoup d’eux, de leur offrir le fait d’être présents pour eux. Donc on est quand même très famille ! Mais on est un peu frustrés de ne pas avoir assez de temps même si l’on sait que c’est un moment et que cela va évoluer.
Qu’est-ce qui te plaît dans ton quotidien ?
Cette grande liberté. J’ai besoin de me sentir libre.
Tu te sens libre ?
Je pense que oui. Même si parfois la vie passe et on se dit qu’on n’est pas si libre que ça, mais quand même dans mon activité professionnelle je me sens libre, c’est royal. Si un jour je suis fatiguée et que je n’ai pas envie de travailler, je peux. Ça plus le fait de pouvoir passer de la gravure à la teinture au tissage…
Il y a forcément des contreparties à cette liberté ?
Oui ! Parfois je me mets quand même la pression pour produire des choses, ou j’ai le sentiment d’être bloquée même si je ne le suis pas souvent. Ou la frustration de ne pas pouvoir créer parce que je dois m’occuper de mes enfants alors que j’ai plein d’idées en tête. Ce n’est pas évident de devoir gérer le quotidien, ce n’est pas si simple d’arrêter à 17h alors que je suis en pleine création. Parfois je me dis que je vais reprendre le soir et en fait je suis trop fatiguée ! Mais chaque chose en son temps, ce n’est qu’un passage.
Retrouvez le travail de Sophie Morille
sur son site internet : Sophie Morille
et son compte Instagram : @sophie_morille