Hélène Germain, cofondatrice de Rosemood

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Photographies : Rémy Lidereau pour Etonnantes

Hélène, que faisais-tu avant de cofonder Rosemood en 2010 avec Grégoire Monconduit et Antoine Roche ?
J’ai fait des études de commerce à l’ESCP Europe et ayant un père fromager, je pensais me diriger vers des métiers de marketing dans l’agro-alimentaire. J’ai fait des stages dans des grands groupes comme Unilever et Danone, mais après mon école de commerce, je suis partie à New York à l’aventure avec deux super copines, Alice et Pénélope ! Nous sommes parties avec nos diplômes en poche et nos sacs à dos, sans logement, ni boulot ! On est restées toutes les trois durant trois ans là-bas, en travaillant mais insouciantes ! On se sentait encore dans nos années estudiantines, légères, sans enfant, sans attaches et à l’époque c’était assez facile de vivre à New York : les français avaient bonne réputation et les obtentions de visas n’étaient pas trop compliquées. On a chacune trouvé un job, l’une dans la finance, l’autre dans le commercial et moi dans le marketing des shampoings, pour une marque française, Phyto. Mais c’était une entreprise trop franco-française ce qui ne m’exaltait pas, vivant à New York. J’ai quitté ce job pour rejoindre l’agence web  Nicholson New-York où j’étais au cœur de la bulle internet à travailler avec des directeurs artistiques et des designers web, une toute autre ambiance ! C’était une expérience géniale de travailler avec des graphistes américains, très talentueux. Et c’est à ce moment-là que je me suis tournée vers le digital. Et puis la France m’a manquée et je suis revenue à Paris au bout de trois années new-yorkaises trépidantes.

Qu’as-tu fait de retour en France?
Quand je suis revenue de New York, j’ai cherché du travail et j’ai trouvé un poste en marketing chez Musiwave qui était à l’origine une petite start-up spécialisée dans les services musicaux pour les téléphones mobiles, les pionniers de la sonnerie mp3. C’était super de vivre cette aventure : on était dix au début et on a fini à plus de cent, un peu comme aujourd’hui chez Rosemood sauf qu’à l’époque je n’étais pas cofondatrice. Au bout de cinq ans, Musiwave a été racheté par Microsoft, ce n’était donc plus du tout une start-up ! J’ai eu mes deux premiers enfants à cette époque, Abel et Colette, qui n’ont que 18 mois d’écart. L’exaltation professionnelle n’était plus au rendez-vous, car une fois dans le giron de Microsoft Musiwave est devenue une grosse structure, j’avais l’impression d’être un pion parmi des milliers d’autres. J’ai donc quitté la boîte et me suis mise en quête d’un nouveau job et par amis d’amis, j’ai rencontré Grégoire et Antoine. Nous nous sommes vus pour la première fois autour d’un déjeuner, dans une brasserie parisienne du 9ème arrondissement.

Comme une « date » arrangée en fait !
Oui comme une date ! Et c’était « Love at first sight » !! Il y a eu une super entente entre nous dès le début, un super « fit ». Grégoire et Antoine avaient déjà lancé un projet ensemble avant, une sorte de « carnet du jour » en ligne mais cela n’avait pas marché, je les ai rencontrés au moment où ils voulaient faire un site de faire-part en ligne. Comme je venais de faire mes faire-part pour mes deux enfants, et que j’avais pris un plaisir immense à les créer avec Marion Bizet, ma belle-sœur qui est graphiste, je me suis dit que ce serait génial d’en faire mon métier. Donc je n’ai pas hésité une seule seconde et on s’est associés de manière très naturelle.

© Rémy Lidereau pour Etonnantes
© Rémy Lidereau pour Etonnantes

Mais tu avais quand même déjà un désir d’entreprendre ?
Non même pas ! Alors que mon mari lui, voulait entreprendre et monter sa boîte, moi je cherchais un travail où je pouvais m’épanouir mais j’étais vraiment ouverte à toute proposition. Surtout qu’être deux entrepreneurs dans une même famille, c’est un peu risqué… Mais je me suis lancée ! Et on est donc désormais deux entrepreneurs à la maison avec trois enfants !

Ce n’est pas trop compliqué à gérer au quotidien ?
Cela demande d’être assez organisés et c’est intense mais c’est ce que j’aime aussi : l’intensité du quotidien, l’action. Je me définis dans l’action.

Quelles actions dois-tu mener chez Rosemood au quotidien ?
Je suis en charge du marketing, de la création artistique et de l’innovation produit. Tout ça pour la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, les trois pays où nous sommes présents. Je chapote ces trois domaines-là mais il y a toute une super équipe derrière.

Chaque cofondateur a son équipe ?
Oui exactement et c’est très bien, on est très complémentaires. C’est cela qui fait le succès de notre association je pense : on a vraiment chacun nos domaines bien définis et en même temps, on partage les mêmes valeurs. C’est pour cette raison que cela fonctionne bien depuis le départ. On ne se marche pas dessus, on s’enrichit les uns les autres.

Comment travaillez-vous au quotidien tous les trois ? Faites-vous des points réguliers ?
Au début on prenait beaucoup de décisions à trois mais au bout de quelques années et après avoir vécu une petite crise de croissance, on s’est aperçu qu’on ne pouvait pas tout faire à trois. On a donc créé toute une équipe de managers, tous issus de la promotion en interne, ce qui a permis à nos salariés de vraiment participer à l’aventure en évoluant en interne. On a aussi créé un comité de direction, qui compte sept personnes. Ce n’est plus un management à trois mais un management collectif désormais. Aussi, on essaie de rendre chacun chez Rosemood autonome et pro-actif pour que ce ne soit pas une structure trop pyramidale et que chacun puisse apporter sa pierre à l’édifice. C’est vraiment une chose sur laquelle j’insiste : il faut que l’on puisse rester agiles tout en étant quand même 125. Je trouve important que l’on garde l’agilité qu’on avait quand on était une petite star-tup, que nous n’étions que quinze et que l’on pouvait mettre des choses en place hyper facilement. Pour cela, il faut que chacun se sente moteur et acteur du changement. On essaie vraiment de favoriser cela.

Justement, comment favorises-tu cela concrètement avec tes équipes ? Comment cela se traduit-il au quotidien en terme de management ?
En valorisant les idées et en donnant à chacun la possibilité de proposer des idées pour des développements de produits, des nouvelles créations ou tout simplement des idées de nouveaux process pour améliorer leur quotidien. Pour les « gros sujets » comme par exemple le bien-être chez Rosemood ou le management des équipes, on crée des groupes de travail qui donnent leurs recommandations, on débat des recommandations et notre DRH suit ensuite l’avancement des meilleures idées retenues.

C’est un esprit d’entreprise propre à Rosemood ou voulais-tu retrouver ce que tu avais connu dans tes précédentes expériences professionnelles ?
J’avoue que dans toutes mes expériences professionnelles, j’ai adoré pouvoir me rendre utile pour l’entreprise pour laquelle je travaillais, prendre les choses en main, aller de l’avant et défricher, tenter de faire bouger les lignes. J’aime bien prendre des initiatives et je trouve ça super si l’on arrive à l’inculquer à chacun : que tout le monde se sente moteur du changement, investi du développement et du succès de la boîte !

© Rémy Lidereau pour Etonnantes
© Rémy Lidereau pour Etonnantes

Le fait d’être aujourd’hui 120 ne te donne pas le sentiment d’être dépossédée de ton entreprise ?
Non parce que justement c’est très beau cet élan collectif. Je trouve qu’on a cette chance d’avoir des Rosemooders très investis. Je ne me sens pas du tout dépossédée car si Rosemood va bien aujourd’hui, c’est grâce à toute l’équipe ! Chez Rosemood, on dit souvent qu’on aime « faire du bien avec du beau », c’est devenu notre devise. On veille à recruter des personnes qui ont cette gentillesse, cette bienveillance en eux, qui ont envie de faire plaisir aux autres : c’est vraiment ce qui nous caractérise. Quand vous commandez un faire-part chez Rosemood, vous êtes super bien accueillis par notre équipe, on va vraiment vous chouchouter.
Ce « chouchoutage intensif » est venue de manière très innée et intuitive. On ne s’était jamais dit « notre stratégie, c’est de faire du chouchoutage », mais quand on s’est lancés à trois en 2010 et qu’on a eu nos premiers clients au téléphone, on les a traités comme nos meilleurs amis, avec tout notre cœur. C’est vraiment ça notre esprit : traiter nos clients comme nos meilleurs amis ! Cela nous a semblé tout naturel de faire cela. Et quand on a reçu nos premières commandes, on s’est rendu compte qu’il y avait des fautes d’orthographe mais on n’allait tout de même pas imprimer ces faire-part avec des fautes ! De la même manière, lorsqu’on a vu que les photos étaient trop sombres, on s’est dit qu’on allait les retoucher. En fait tout ce service-là, on ne l’avait pas pensé en amont, il est venu de manière très intuitive parce qu’on s’est mis à la place du client et que l’on a travaillé avec notre cœur.
Ce n’est qu’à posteriori qu’on s’est vraiment posé la question du sens qu’on donnait à Rosemood, et la devise « faire du bien avec du beau » nous a semblé bien appropriée ! On a envie de faire plaisir, de faire des jolies choses, d’être très fiers de nos produits. On essaie en outre d’avoir de jolis designs, on met beaucoup de temps à choisir les designers avec qui on travaille. Même si ce sont des freelances, ils font partie de la famille Rosemood.

« Chez Rosemood on dit souvent qu’on aime « faire du bien avec du beau », c’est devenu notre devise. »

C’est intéressant que tu aies un vrai champ lexical familial en évoquant Rosemood. Tu parles de bienveillance, de gentillesse, de famille, des valeurs qui ne sont pas forcément valorisées dans le monde du travail. Tu penses que c’est aussi ça qui fait votre différence ?
Oui car on s’est vraiment développés en axant notre vision sur l’humain plutôt que sur le business. Et aussi parce qu’on a eu la chance de rencontrer le succès tout de suite, on n’a donc jamais vécu de période de crise. C’est plutôt maintenant que l’on commence à veiller plus à notre rentabilité : il y a beaucoup plus de concurrence, la croissance s’essouffle un peu car c’est un marché plus mûr et on fait aussi beaucoup d’investissements dans les albums photo et à l’international.

Comment expliques-tu le fait que vous ayez rencontré le succès immédiatement ?
On a vraiment répondu à une attente très forte de nos clients. Il y a neuf ans, c’était très difficile de trouver de jolis designs de faire-part, soit vous aviez un bon copain graphiste, soit vous aviez les moyens d’aller chez l’imprimeur chic du quartier ! On a eu la chance de répondre à de réelles attentes et dès qu’on a eu nos premiers clients au téléphone, beaucoup nous ont remerciés. On se sentait hyper utiles, les gens étaient très reconnaissants et ils sont d’ailleurs restés très fidèles.

Justement, comment fidéliser une clientèle en proposant des faire-part donc des créations plutôt occasionnelles ?
Au début on ne proposait que des faire-part de naissance mais on s’est très vite diversifiés avec des faire-part de baptême, de mariage, des cartes de vœux et depuis un an, nous proposons des albums photos. Avec les albums, on a tout pour fidéliser nos clients, cela nous ouvre de nouvelles perspectives.

© Rémy Lidereau pour Etonnantes

Tu évoquais la concurrence qui s’intensifie depuis quelques temps, comment faites-vous pour vous démarquer ?
On innove ! On a depuis quelques mois une équipe dédiée à l’innovation produit dont le rôle est de créer de « beaux produits ». On fourmille d’idées, on a une liste énorme de nouveaux produits et on aimerait tout lancer mais malheureusement on a des ressources limitées. Donc on essaie de voir ce qui est le plus logique, le plus urgent et le plus différenciant.

En quoi est-ce important d’être actifs comme vous l’êtes sur les réseaux sociaux où la « Team Rosemood » est souvent mise en avant ? Est-il nécessaire de mettre des visages sur des créations ?
C’est important pour nous de communiquer sur les réseaux, mais on le fait de manière authentique, toutes les « coulisses » de Rosemood qu’on montre sur les réseaux sont bien réelles ! Nous établissons un planning pour toutes les publications liées à l’actualité produits ou marketing de Rosemood, car nous sommes soumis à une certaine saisonnalité et nous prenons le temps de faire de jolies photos, mais une fois ce planning établi, on se laisse la possibilité d’avoir des imprévus comme un shooting dans nos bureaux, une photo d’inspiration en accord avec le mood du jour, etc… On fait tout cela avec notre cœur et on découvre aussi le métier de la communication !

Rosemood aurait-il pu se développer aussi bien sans les réseaux ?
Au début, on s’est développés sans communication, c’est cela qui est intéressant ! Moi qui pensais faire du marketing en arrivant chez Rosemood, je n’ai fait que du développement produit.  On n’a pas fait de plan de communication, on s’est axés avant tout sur la qualité du produit et la qualité du service, qui sont devenus très vite les fondations de Rosemood. Cela nous a permis de profiter d’un bouche-à-oreille très positif, exceptionnel même, qui fonctionne encore bien maintenant, Dieu merci ! En plus de cela, on a eu la chance de beaucoup se développer en référencement naturel car c’est une des spécialités de Grégoire qui maîtrise vraiment bien ce sujet. Au bout de quelques mois d’existence, nous étions dans les meilleures positions sur Google, sans payer d’Adwords, juste en trafic naturel. C’est très précieux, je dis souvent que c’est comme avoir une boutique sur les Champs-Elysées sans en payer le loyer !

Et en quoi un album photo Rosemood se différencie-t-il des autres proposés sur le marché ?
Par ses finitions et par tout le service qu’on y apporte ! L’album photo à la couverture en tissu est peut-être le produit qui m’a procuré le plus d’émotion depuis que je suis chez Rosemood ! Il est d’une beauté absolue, objectivement ! Les couvertures en tissu ont de jolies couleurs et sont marquées en dorure à chaud, les feuilles intérieures sont cousues comme de véritables livres d’art qui vont traverser les années. Aujourd’hui en Europe, personne ne fait des albums photo cousus, avec une si belle qualité d’impression et une tranchefile, posée à la main ! C’est vraiment un travail artisanal et on est hyper fiers de ce produit. On l’a lancé juste à temps pour Noël et cela a beaucoup plu.
On propose aussi des albums photo souples avec des designs épurés et contemporains. Pour la Fête des mères on sortira un nouvel album un peu plus illustré. On essaie de dépoussiérer l’album photo, avec un style, des finitions et des formats que l’on ne trouvait nulle part ailleurs : comme un objet que l’on met sur la table du salon qui doit être feuilleté par tout le monde et vivre !

Est-ce que tu sens que les clients sont sensibles à ces détails ?
On a effectué des sondages et la grande majorité de nos clients trouve le produit magnifique, cela nous met en joie ! Oui, je pense que nos clients sont sensibles au fait que ce soit un nouveau genre d’album. C’est un produit intemporel qui peut conquérir toutes sortes de familles et d’individus.

N’est-ce pas un manque de ne pas pouvoir toucher le papier avant de le choisir ?
En effet, c’est pour cette raison qu’on essaie de faire des photos macro permettant d’apercevoir le grain du papier. Nous proposerons prochainement des échantillons de papier qu’on enverra gratuitement sur simple demande comme nous le faisons déjà actuellement pour les faire-part.

Car Rosemood développe aussi son propre papier, ce que vous ne mettez pas forcément en avant…
Oui c’est un défi de communication qu’il faut qu’on relève : clamer haut et fort ce que l’on fait hyper bien. Mais on apprend tous les jours… et on va bientôt corriger cela en mettant en ligne de nouvelles pages sur notre site mettant mieux en valeur notre savoir-faire. 

© Rémy Lidereau pour Etonnantes
© Rémy Lidereau pour Etonnantes

Ton quotidien avec un travail prenant, trois enfants et un mari entrepreneur doit être bien rythmé ! 
Oui je vis des journées intenses comme pour tous les parents qui travaillent, et trois jours par semaine mon mari travaille à Paris, il ne faut donc pas que je chôme le matin ! Heureusement mes journées commencent par un moment que j’adore : le petit déjeuner en famille. Une fois les enfants à l’école, les journées ne se ressemblent pas. On a des réunions de toutes sortes : des brainstorms, des réunions d’avancement, des « points météo » comme on les appelle, c’est-à-dire des réunions que l’on fait régulièrement avec chacun des membres de notre équipe. On a instauré cela il y a deux ans et c’est un moment privilégié avec chacun, qui permet de bien prendre la « température » de chaque service et équipe, d’où son nom ! Chaque journée est très rythmée et très variée parce que l’on doit traiter beaucoup de sujets différents.

Quels sont les sujets que tu traites actuellement ?
On travaille activement sur un nouveau format de faire-part qui doit être lancé courant mai, un format assez innovant et ludique pour garder quelque chose en souvenir du faire-part. Parce que souvent quand on reçoit un faire part, c’est parfois un peu volumineux, on ne sait pas où le mettre mais on ne veut pas le jeter non plus… On prépare aussi une super collaboration avec Mathilde Cabanas autour de ce lancement, c’est chouette de bâtir une collaboration 100% nantaise qui ait du sens. On a déjà fait des collaborations auparavant, comme avec Laure de Sagazan, une créatrice de robes de mariée « haute-couture » très talentueuse. Avec Laure, on a imaginé une nouvelle gamme de papeterie de mariage en dorure à chaud, sur laquelle on retrouve certains motifs de ses robes. C’est unique de pouvoir ainsi associer nos deux savoir-faire respectifs : la haute-couture et la dorure à chaud ! On a aussi un excellent partenariat avec Petit Bateau parce que nos cibles sont très affinitaires. Cela fait trois ans que l’on travaille avec eux et on est très contents ! Et c’est drôle parce que quand on a lancé Rosemood, Petit Bateau était vraiment notre référence, on s’était dit « qu’on voulait être le Petit Bateau du faire-part », et maintenant on travaille avec eux !

Est-ce toi qui est à l’initiative de ces collaborations ?
C’est un travail d’équipe. On échange entre nous sur les marques qui nous inspirent, les marques dans notre écosystème.

Que doivent avoir ces marques pour vous inspirer ?
La qualité des produits, l’esthétique, le cœur et l’authenticité qui peuvent se dégager de leur communication, de leurs visuels ou de leurs fondateurs. Tout cela est important pour nous. On va choisir des marques qui ont elles aussi cette quête du beau et des produits bien faits comme nous !

Et que vous apportent ces collaborations, au-delà du fait de toucher leurs audiences?
C’est certes bénéfique pour la notoriété de Rosemood et c’est un vrai partage à la fois sur le plan humain et sur le produit car on a des relations de travail très enrichissantes autour de nos collaborations. Cela permet notamment d’avoir un nouveau regard sur nos propres produits, de les mettre en valeur d’une nouvelle manière. Et c’est l’occasion de rencontrer des créateurs très talentueux, comme Laure de Sagazan qui nous ouvre les portes de leur savoir-faire si unique ! Ou Julie Flamingo avec qui on a lancé toute une série de livres photo sur les villes que Julie a visitées et dont elle a fait de magnifiques city-guides illustrés.

© Rémy Lidereau pour Etonnantes

Le travail est-il source d’épanouissement pour toi ?
Oui beaucoup car je me définis vraiment dans l’action et mon travail me porte énormément. C’est très important pour moi d’être épanouie dans mon travail comme c’est important d’être épanouie avec ma famille et mes amis.
Tout l’aspect créatif, défrichage, innovation et partage avec les équipes m’enthousiasme beaucoup. Se mettre autour d’une table et faire rebondir nos idées entre nous est sans doute ce qui me fait le plus vibrer car j’ai l’impression de construire quelque chose en équipe et cela motive énormément. Et ce qui m’épanouit aussi beaucoup est notre ambiance de travail, je suis heureuse tous les matins d’aller travailler ! Il règne une ambiance joyeuse et authentique.

« C’est très important pour moi d’être épanouie dans mon travail, comme c’est important d’être épanouie avec ma famille et mes amis. »


Que faut-il selon toi pour être une bonne manageuse ?
Bonne question ! Je pense qu’il faut de l’empathie, du courage, de la volonté et une bonne organisation. Et suffisamment d’enthousiasme pour arriver à insuffler de l’élan aux équipes.

Et penses-tu être une bonne manageuse ?
Ah ah, il faudrait le demander aux équipes ! On peut parfois me reprocher d’avoir un peu trop d’idées, de donner une priorité un jour et le lendemain d’en ajouter une autre. Mais je le sais et je m’efforce vraiment de me discipliner sur ce sujet, de définir les priorités des six prochains mois et de m’y tenir ou alors de déprioriser un sujet avant d’en reprioriser un autre. Il y a aussi la ponctualité sur laquelle j’ai une grosse marge de progression, je fais des efforts ! 

Et comment fait-on pour se discipliner quand on est son propre patron ?
Ah, à 44 ans, j’ai atteint l’âge de raison pour me discipliner et avancer… et si certes je me sens mon propre patron, il y a Grégoire qui est notre « big boss » à tous ! Grégoire est notre CEO, notre président, un homme génial, brillant, drôle, sensible et un super copain aussi ! Il donne la vision et le souffle à Rosemood !

Est-ce que ta position de cofondatrice te permet ou t’interdit de faire certaines choses dans ton travail ?
En tant que cofondatrice, je me permets de soutenir à fond la créativité des équipes… On a la chance d’avoir en interne, notre atelier d’impression avec un grand parc de machines d’impression ou de façonnage ainsi qu’une équipe technique de développeurs, cela nous donne des ailes pour imaginer de nouveaux produits… mais je me discipline pour que cela puisse rentrer dans notre planning !

Quelles sont vos priorités aujourd’hui ?
D’abord de continuer à faire de beaux produits autour du papier, d’innover sur le digital, on a lancé notre application album photos sur IOS et on est en train de travailler sur notre appli Android, et en 2020 de poursuivre notre développement à l’international !

© Rémy Lidereau pour Etonnantes
© Rémy Lidereau pour Etonnantes

Que penses-tu avoir accompli avec Rosemood, personnellement et professionnellement ?
Professionnellement, je pense à trois accomplissements majeurs, issus d’un travail collectif : avoir réussi à créer de beaux produits. Je pense qu’on était les premiers à créer de beaux faire-part en ligne en 2010, et maintenant en 2019, on est également très fiers de nos albums photos !
Avoir réussi à tisser des liens très privilégiés avec nos équipes et nos clients. L’ambiance qui règne chez Rosemood est assez unique comme je te le disais ! Quant à nos clients, ils nous témoignent énormément de reconnaissance, je dis souvent aux nouvelles recrues Rosemood d’aller lire les témoignages de nos clients quand elles ont un coup de blues… Nos clients nous disent à quel point ils ont été bluffés par nos services, nos produits, notre écoute. Ils sentent qu’on a mis tout notre cœur dans ce qu’on fait et que c’était sincère. C’est tellement précieux de « recevoir » tout cela, cela nous met en joie ! Il faut savoir « donner pour recevoir », c’est que je dis à mes enfants bien souvent !
Et évidemment avoir réussi à créer 120 emplois dans la région nantaise, on n’aurait jamais imaginé réaliser cela il y a neuf ans. Nous sommes sincèrement heureux de contribuer au développement économique de la France.
Sur le plan personnel, je suis très fière de participer à cette aventure entrepreneuriale avec Grégoire et Antoine et de contribuer à créer une belle marque, de magnifiques produits, et à accompagner des milliers de clients dans les moments heureux de leur vie le tout avec beaucoup de cœur. Je pense que j’ai un peu reproduit inconsciemment le modèle de mon père qui lui-même avait repris la fromagerie de son papa et qui avait réussi à avoir 50 employés tout en décrochant deux AOCs : le Langres et l’Epoisses !

Tu ne regrettes pas de ne pas travailler dans l’agroalimentaire ?
Ah non pas du tout !

Ce n’était pas envisageable de reprendre la fromagerie familiale ?
Si, c’était une des options ! J’avais été assez tentée mais je n’avais pas tellement envie de me retrouver dans un petit village de Haute-Marne même si les fromages de mon papa sont super ! J’aurais sans doute été encore plus fière de faire perdurer et développer les fromages de mon papa mais j’y ai participé à ma manière en l’aidant dans des foires, des salons, j’ai fait des stages et j’ai toujours été impliquée dans la vie de la fromagerie. Mais c’était bien aussi que mon père puisse revendre son entreprise à un grand groupe fromager.

Quelles sont vos ambitions pour Rosemood ? 
Que Rosemood continue d’accompagner tous les moments heureux de la vie avec de jolies cartes et magnifiques albums photo, et ce dans toute l’Europe !

© Rémy Lidereau pour Etonnantes

Retrouvez les créations de Rosemood sur rosemood.fr
et le compte Instagram @atelier_rosemood

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